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Le syndrome de renutrition inappropriée : zoom sur cette complication métabolique

Syndrome de renutrition inappropriée : de quoi s’agit-il ?

Après une privation de nourriture volontaire ou imposée, la renutrition est essentielle pour rétablir un état nutritionnel adéquat. Cependant, elle peut aussi entraîner des conséquences cliniques graves si elle n’est pas bien effectuée. Parmi elles, on retrouve le syndrome de renutrition inapproprié. Si cette affection est connue de la médecine depuis à peu près un siècle maintenant, il reste aujourd’hui encore un mystère pour la plupart des spécialistes. Si le sujet vous intéresse, voici quelques détails le concernant.

Définition et épidémiologie

Le syndrome de renutrition inappropriée (SRI) fait référence à un ensemble de complications métaboliques survenant pendant la renutrition par voie parentérale, entérale ou orale de patients dénutries ou ayant subi un jeûne prolongé. L’affection se caractérise par des anomalies biologiques et cliniques qui reflètent la transition métabolique d’un état catabolique à un état anabolique. Parmi les symptômes, on peut citer :

  • Les troubles électrolytiques ;
  • Une insuffisance rénale ou cardiaque ;
  • Une défaillance multiviscérale et même la mort. 

Définition et épidémiologie

Toutefois, convient-il de noter que la mortalité liée au syndrome n’est pas conséquente et varie largement selon la méthode de renutrition adoptée. Pour la renutrition par voie orale, le taux est évalué à 13 % contre 21 % pour la renutrition par voie entérale et 36 % pour le 3e procédé. Ces chiffres ne constituent cependant que des données partielles, car reposent uniquement sur les quelques cas diagnostiqués. En effet, jusqu’alors, il n’existe aucun critère de diagnostic précis et univoque sur lesquels les médecins peuvent se baser pour identifier le syndrome. C’est ce qui justifie d’ailleurs pourquoi la prévalence estimée du SRI varie entre 0,43 et 34 % dans différentes populations hospitalières. 

Physiopathologie

Tout organisme a besoin de se nourrir de la manière la plus équilibrée possible pour vivre sainement. Aucun animal et certainement pas l’homme n’est prédestiné à résister à des restrictions alimentaires prolongées. Cependant, dans de telles situations, le corps cherche à s’adapter d’une façon ou d’une autre, occasionnant ainsi des dommages importants lors de la renutrition. 

Effet du jeûne sur l’organisme

Effet du jeûne sur l’organisme

En période de jeûne, il n’y a pas d’apport en glucides. L’organisme ainsi privé de sa principale source d’énergie doit puiser dans ses réserves de graisses et de protéines pour assurer ses fonctions vitales. Cette dégradation entraîne une fonte musculaire, une perte d’eau et de minéraux, ce qui peut d’un certain point de vue être bénéfique pour les personnes cherchant à perdre du poids. En même temps, une telle situation présente aussi des conséquences négatives sur la santé. Le jeûne prolongé entraîne par exemple une baisse de la pression artérielle, une diminution de la fréquence cardiaque et une perturbation de la glycémie.

Conséquence du syndrome de la renutrition

S’il est indiscutablement nécessaire pour assurer la survie du sujet dénutrie, la renutrition après une absence prolongée d’alimentation à un impact considérable sur l’organisme. Tout d’abord, elle occasionne l’augmentation de la sécrétion d’insuline pour réguler la glycémie et favoriser l’entrée du glucose, du phosphore, du potassium, du calcium et de l’eau dans les cellules. Cela peut provoquer la déplétion de ces éléments dans le milieu extracellulaire. En conséquence, le patient commence à sentir une variation anormale du rythme de ses battements, perturbant le bon fonctionnement de son cœur. Par ailleurs, l’élimination de phosphore par voie rénale devient importante. De ces déséquilibres électrolytiques résultent plusieurs troubles dont le syndrome de renutrition inapproprié. 

Prise en charge

Prise en charge

La prise en charge s’effectue tout d’abord par un bilan sanguin. Celui-ci est réalisé pour détecter d’éventuels troubles métaboliques. Il est suivi d’une réalimentation progressive avec une surveillance biologique et continue pendant au moins deux semaines. L’apport en phosphore, vitamines B9 et B1, magnésium et potassium est systématique. Les apports en glucides, protéines et eau sont augmentés progressivement, tandis que l’apport en sodium est réduit autant que possible. Cette approche permet de réduire le risque de complications et d’améliorer l’état du patient atteint de SRI. 

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